Le premier jour du reste de ma vie
El Niño - Extraits
15 Sep 20
Extrait de El Niño.
Je me réveille comme si ma vie commençait aujourd’hui. Anxieuse, prête, éveillée à la vie, je m’habille et je me prépare. Je me souviens de la pub pour un parc d’attraction qui vient d’ouvrir ses portes à Peñiscola : « C’était quand, votre dernière première fois ? »… Aujourd’hui, je me dis…
Carlo m’a proposé de m’emmener à l’aéroport, mais ce voyage, c’est pour moi toute seule. C’est ma voie. Sur le point de s’ouvrir.
Il est tôt, l’air d’été à Rome est encore frais, fripon, presque printanier. Je sens la vie comme si elle venait juste de se répandre en moi. Je vais le front haut, joyeuse, nerveuse, mais déterminée. Bientôt de longs mois d’attente s‘arrêteront, bientôt s’ouvriront les portes à ce que j’ai de plus libre, au côté sauvage de mon existence, à moi, ce que je suis, loin de ce que j’ai été ou prétendu être. Je suis prête à me jeter la tête la première dans un monde de sensations qui m’appelle en renversant ma raison, mon côté politiquement / éducativement / éthiquement correct, pour m’emmener vivre mon intimement concret et vrai, écoutant enfin mes entrailles si longtemps reléguées. Je respire court, avec le ventre. Je sens ma bouche proche de ma prochaine rencontre. Le reste s’évanouit derrière moi très loin et très profond protégeant ma prochaine expérience que rien ne pourra embuer. Je suis enveloppée d’une spirale d’énergie lumineuse, bourdonnant autour de moi comme un instrument magique, interstellaire, extraterrestre, inexplicable et si puissant que sur mon chemin les gens se retournent, sans comprendre pourquoi j’attire leur regard…
J’arrive au terminal de l’aéroport et je me souviens de la première fois où je l’avais attendu au terminal de bus à Peñiscola. Nerveuse… anxieuse, mais avec un amour potentialisé, le corps anesthésié, la bouche presque ouverte.
Un mot à dire ?